Loudun

Au carrefour de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou, Loudun est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne.
C'est une ville avec les ruines de l'ancien château détruit par Richelieu, et dont le centre historique est entouré de vieux remparts. Cette ville possède un grand patrimoine culturel avec, entre autres, sa Tour Carrée, ses ruelles ayant gardé l'esprit du Moyen Âge, toutes les caves à champignons et à vins, sans oublier le musée Renaudot.

Loudun a encore aujourd'hui sa place pour vanter la qualité de la cité. Que l'on sillonne les ruelles ancestrales des vieux quartiers, que l'on déambule dans les vertes allées de la promenade Foulque Nerra, que l'on gravisse les marches de la Tour ou que l'on entre dans la Collégiale Sainte-Croix, formidable espace de découverte culturelle, on est saisi par la force incroyable de cette ville de caractère. Le mystère s’insinue derrière les magnifiques porches d'entrée des nombreux hôtels particuliers. Il y flotte une atmosphère particulière, comme si la ville gardait encore les secrets des évènements qui ont, à leur manière, marqué de leur empreinte la grande histoire de France.

PATRIMOINE

  • Collégiale Sainte Croix

Construite au XIème siècle, par des moines provenant de l’Abbaye de Tournus en Bourgogne. En 1558 au moment des Guerres de Religion elle est en partie détruite et brûlée puis reconstruite. En 1634 des séances d’exorcisme publiques s’y dérouleront dans le cadre du procès d’Urbain Grandier, prêtre accusé de sorcellerie.
La Révolution va lui porter un coup fatal. Elle sera vendue comme bien national et transformée en halle aux grains. En 1889, par manque d’entretien, une partie de la voûte de la nef s’effondre ce qui pousse la municipalité à faire recouvrir l’édifice d’une charpente de type Eiffel provenant de l’Exposition Universelle de 1889. L’église devient dès lors un marché couvert et ce jusqu’en 1991 !
Depuis 1995 ce joyau architectural (chœur roman, peintures murales des XII - XIII-XIVème siècles) sert d’écrin à de nombreuses expositions contribuant ainsi au dynamisme culturel de la ville.

  • La Tour Carrée

La Tour Carrée témoigne du passé médiéval de Loudun. Elle domine la ville et son territoire. Les dernières études scientifiques réalisées pendant les travaux de restauration à partir du bois des poutres (dendrochronologie) montrent que la Tour Carrée telle que nous la connaissons aujourd’hui, a probablement été construite entre 1162 et 1185 sous le règne d’Henri II Plantagenêt, alors également roi d’Angleterre.

Elle est aujourd’hui le seul élément qui reste de la forteresse démantelée sous Louis XIII voulant ainsi réprimer une place forte protestante.

C’est l’endroit le plus élevé de la colline loudunaise qui a permis d’en faire une tour romane construite sous l’impulsion des Comtes d’Anjou.

  • Eglise Saint Pierre du Marché, et son portail Renaissance

Après la destruction de l’église Saint Pierre du Château sur ordre de Philippe-Auguste fut édifiée cette église qui comporte plusieurs époques de construction : commencée au XIIIème siècle, agrandie au XVème siècle, elle offre un beau portail Renaissance dont les statues ont été vandalisées par les Huguenots en 1562.

  • Eglise St Hilaire du Martray

L’église Saint Hilaire du Martray, est en fait la chapelle du couvent des Carmes installée dans ce quartier de Loudun au XIVème siècle. Elle est un remarquable témoignage de la fin de la période gothique en Poitou.

Le vitrail du XIXe siècle représente la résurrection d'après le tableau de Raphaël conservé au Vatican. Le portail sud de style gothique flamboyant est particulièrement remarquable.

Elle n’est devenue église paroissiale qu’en 1803 sous le vocable de Saint- Hilaire. Elle a été classée aux Monuments Historiques le 10 novembre 1921.
A côté de l’église se situe la salle capitulaire du couvent où a été signé l’acte d’accusation d’Urbain Grandier en 1634.

  • Porte du Martray

La Porte du Martray est un symbole de la ville de Loudun, classée Monument Historique depuis 1946. Elle est, avec les remparts, l’un des derniers vestiges conservés des fortifications et témoigne de la ville médiévale. Elle est la seule subsistante des quatre portes qui formaient l’enceinte fortifiée de Loudun conçue par Philippe Auguste (XIVe siècle), détruite par la volonté de Richelieu entre 1623 et 1634.

L’état architectural de la tour n’est pas celui d’origine. En effet, la Porte du Martray a subi depuis sa construction  de nombreuses modifications..

Elle a subi depuis sa construction de nombreuses modifications. Son dernier étage a vraisemblablement été détruit lors du tremblement de terre de 1711.  Jadis dotée d’un pont-levis à flèche, lieu de perception obligé de la taxe d’octroi pour les marchands, elle est une intéressante illustration de l’art de la fortification au Moyen-Âge. Elle a vraisemblablement connue la destruction de son dernier étage lors du tremblement de terre de 1711.

Récemment restaurée et illuminée à la tombée de la nuit, elle a aujourd’hui retrouvé un certain éclat.

  • L’Échevinage, un bel Hôtel particulier pour des manifestations culturelles

C’est de façon tout à fait arbitraire que ce bel hôtel particulier, dont la façade et la toiture ont fait l’objet d’une inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, le 15 décembre 1972, fut baptisé « Échevinage », dans la seconde partie du XIXe siècle.
En octobre 1821, à l’époque du docteur DOUCET, un incendie détruisit le bâtiment qui abritait les précieux greffes dont une partie seulement put être sauvée, transportée dans une salle de la mairie, puis séchée, à l’initiative du procureur François-Xavier GAILLARD DE LA DIONNERIE, avant d’être incorporée aux archives de la ville.

 

  • Musée Renaudot

C’est à Loudun, dans la maison natale de Théophraste Renaudot, médecin, philanthrope et journaliste du XVIIe siècle, qu’est installé le musée. Cette "Maison des Illustres" met à l'honneur Théophraste Renaudot dont les œuvres appartiennent à l'histoire de la pensée, de la littérature...

Sa maison natale rappelle qu'il fut à l'origine d'institutions modernes comme les Monts de Piété, les Petites Annonces, l'Agence pour l'Emploi, l'Assistance Publique. Il est également le fondateur de la Gazette de France dont le premier numéro sort le 30 mai 1631 et parait jusqu'en 1915 : c'est la naissance de la presse française.

Vous découvrirez une reconstitution d'atelier d'imprimerie avec de nombreuses presses, la bibliothèque et ses Gazettes de 1631 à 1915, l'herboristerie et les pratiques médicales de l'époque, le salon réunissant les personnalités marquantes de Loudun, notamment Urbain Grandier, la salle d'exposition et une présentation des prix Renaudot.

Temps fort de la visite : on peut imprimer soi-même une copie de la première Gazette de 1631. Diverses expositions sont organisées au fil de l'année autour de la presse, de la littérature et des métiers du livre.Théophraste Renaudot, , vous accueille dans sa maison-musée qui met en scène sa vie et son œuvre.

  • Sites remarquables

Ce jardin d'inspiration médiévale, aménagé au pied de la Tour Carrée présente les plantes médicinales qui composent le fameux « Polychreston », médicament conçu en 1619 par Théophraste Renaudot, mais aussi d’autres plantes, comme des condiments utilisés dans la cuisine.
Des arbres fruitiers: des carrés en châtaignier tressé, des pergolas, des arceaux de bois servent de décor à ce jardin, où l’on trouve aussi des arbres fruitiers. Cette visite permet d’entrer dans un univers de senteurs et de sensations agréables et diverses.
Cette visite permet d'entrer dans un univers de senteurs et de sensations agréables et diverses

 

Personnages célèbres

  • Gaucher II de Sainte-Marthe tire son pseudonyme Scévole du mot latin scaeva (scaevae) qui signifie gaucher.

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  • Théophraste Renaudot (1586-1653)

 

L’homme aux multiples facettes,  médecin, journaliste et philanthrope. Théophraste Renaudot est né à Loudun en 1586 dans une famille protestante, d’un père originaire du Maine, récemment installé dans la ville comme précepteur de la jeunesse, et d’une mère loudunaise. Cette ascendance maternelle facilite une intégration rapide dans la bourgeoisie locale.

A 16 ans, il part étudier la chirurgie à Paris, probablement au collège Saint-Côme qui accueille sans difficulté les enfants protestants. Il y passe deux années pendant lesquelles il contracte les écrouelles, une maladie de peau d’origine tuberculeuse qui le défigure.

Il est tout d’abord médecin. Après avoir obtenu son diplôme à Montpellier, il revient s’installer à Loudun avec sa femme. Il développe en France et à l’étranger le Polychreston, premier médicament avec posologie et mode d’emploi. En 1612, Marie de Médicis le nomme « Médecin ordinaire » du roi Louis XIII. En 1628, en parallèle de son métier de médecin, Théophraste Renaudot se met au service des pauvres en ouvrant un « bureau d’adresses » qui liste les offres et les demandes d’emploi. En 1631, il lance le premier journal français : « La Gazette » avec le soutien du gouvernement de Richelieu.

La Gazette était publiée une fois par semaine et relatait les différents faits politiques de France et d’Europe jusqu’en 1915.

 

  • Urbain Grandier (1590-1634)

 

À la fin du XVIe siècle et début du XVIIe siècle, Loudun, place protestante, connaît probablement l'une des périodes les plus fastes de son histoire. Catholiques et protestants se partagent la cité et participent à sa prospérité.
Les possédées de Loudun, une affaire de sorcellerie ?

Entre 1630 et 1634, la grande affaire des Possédées met la ville de Loudun sous le feu des projecteurs. Un homme est au cœur de ce scandale : Urbain Grandier...

L’Histoire de ce prêtre, qui a été accusé de sorcellerie par les religieuses du couvent des Ursulines alors prises de crises de démence. Des séances publiques d’exorcisme ont eu lieu dans la Collégiale Sainte-Croix. Le prêtre a été condamné au bûcher sur la place publique en 1634, mais le doute plane encore quant à sa culpabilité et l’histoire continue d’inspirer nombre de cinéastes et d’écrivains.

Le poète Scévole de Sainte-Marthe, le journaliste Théophraste Renaudot ou l'astronome Ismaël Boulliau, ces contemporains d'Urbain Grandier sont plus ou moins proches du prêtre. Ismaël Boulliau, probable vicaire d'Urbain Grandier, le présente toujours comme un homme « qui avait de grandes vertus mais accompagnées de grands vices, humains et néanmoins naturels à l'homme ».

 

  • René Monory (1923-2009)

Homme d’Etat Français
René Monory, le garagiste de Loudun devenu Maire de Loudun de 1959 à 1999.

D’origine modeste, il reprend le garage familial pour en faire une concession des plus prospères de la région. La réussite rapide de ses affaires lui permet de se présenter aux élections municipales de 1955 : il sera maire de Loudun de 1959 à 1999 ; en 1973 il créée l’une des premières communautés de communes de France dont il devient le Président.

C'est un homme politique français, élu sénateur en 1968, il devient Ministre de l’Industrie en 1977, puis en 1978 Ministre de l’Economie et enfin Ministre de l’éducation nationale de1986 à 1988 ; de 1992 à 1998, il est Président du Sénat.

Ancien président du Conseil Général de la Vienne et du Conseil Régional du Poitou-Charentes, c’est à ce titre qu’il lance en 1984 le projet du Futuroscope de Poitiers, parc européen de l’image.

Dès 2004 il se retire à Loudun, sa ville natale, et décède en 2009.

 

  • Marie Besnard (1896-1980)

« L’empoisonneuse », « La bonne dame de Loudun »

En 1947 Léon Besnard rend son dernier souffle. Il a agonisé pendant plusieurs jours à la suite d’une soi-disante crise de foie. Mais la rumeur enfle… : il aurait été empoisonné par sa femme, Marie Besnard ! Après 30 mois d’instruction, ce sont plus de douze meurtres qui lui sont reprochés.
L’affaire va prendre une ampleur considérable et va mobiliser la France pendant toute une décennie.

Après 3 procès, treize exhumations, de multiples interrogations, des conclusions de psychiatres et plusieurs rapports toxicologiques, l’acquittement est prononcé le 12 décembre 1961.

Le personnage de Marie Besnard fascine toujours et reste une des plus célèbres énigmes du XXème siècle.